2020 année de la BD : concours

Le ministre de la culture Franck Riester l’avait annoncé en janvier dernier : 2020 sera l’année de la BD ! . Cette année-évènement, labellisé « BD 2020 », sera pilotée par le Centre national du livre (CNL) et la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image d’Angoulême, en collaboration avec les services du Livre et de la Lecture et de la direction générale des Médias et des Industries culturelles du Ministère de la Culture. L’année s’organise donc et l’on apprends ce jour l’annonce du lancement d’un concours de jeunes talents porté par le Centre national du livre et destiné à trouver le créateur de l’affiche de l’événement.  « Pendant douze mois, la bande dessinée, art riche et populaire sera mise en valeur autour de nombreux événements dans nos territoires. Pour réussir cette année, j’ai souhaité fédérer toutes les énergies pour célébrer la création française et celles et ceux qui s’y consacrent. Ce concours est une belle opportunité pour des talents encore méconnus de rencontrer leur public et mettre en avant leur travail », annonce Franck Riester, ministre de la Culture.

Jusqu’au 16 octobre prochain, tous les illustrateurs, pouvant attester de la publication d’au moins un jusqu’à cinq ouvrages de bande dessinée maximum, sont invités à participer à ce grand concours et à se connecter, pour ce faire, sur le site bd2020.culture.gouv.fr afin d’y déposer leur création et ainsi avoir peut-être la chance de devenir l’auteur du visuel officiel de BD 2020. Le jury désignera trois lauréats qui recevront respectivement des dotations de 10 000 €, 5 000 € et 2 000 €. L’identité du gagnant sera révélée et sa création dévoilée dans le courant du mois de novembre. Cela lui permettra d’accéder ainsi à une visibilité nationale et à une mise en lumière de son travail.

Un rapport La bande dessinée, nouvelle frontière artistique et culturelle, écrit par Pierre Lungheretti, en collaboration avec Laurence Cassegrain, directrice de projet à la DGMIC-Service du Livre et de la Lecture, présente 54 propositions qui s’articulent autour de 7 axes majeurs :

1. Renforcer la reconnaissance institutionnelle et symbolique du 9 ème art

Malgré des progrès récents et réels, la place du 9 ème art dans le paysage académique et culturel français semble marquer le pas. La recherche académique doit être mieux structurée et reconnue. Il est proposé de créer une école nationale de la bande dessinée à partir du savoir-faire capitalisé à l’École Européenne Supérieure de I’Image d’Angoulême-Poitiers. Enfin, une année de la bande dessinée pourrait être lancée en 2020 pour reconnaître ces avancées et les ancrer dans le tissu institutionnel.

2. Améliorer la situation des auteurs dans un esprit de responsabilité collective

Cet enjeu implique de mobiliser plusieurs leviers : assurer une meilleure prise en compte des contraintes du métier d’auteur de bande dessinée notamment en ce qui concerne les modalités de leur régime social, assurer une formation initiale et continue sur les questions économiques, juridiques et sociales, mieux intégrer les auteurs de bande dessinée dans la politique des arts visuels du ministère de la culture et, enfin, mobiliser les collectivités territoriales pour créer des écosystèmes favorables aux auteurs.

3. Développer la diffusion, la visibilité de la bande dessinée en favorisant le pluralisme

Malgré un accroissement significatif de sa présence dans le paysage culturel national, il est souhaitable de renforcer la mise en réseau des lieux accueillant des expositions et produisant des activités liées au 9ème art, et d’assurer la professionnalisation des bibliothécaires, des libraires et des opérations de valorisation dont elle doit faire l’objet. En outre, les éditeurs alternatifs et indépendants méritent une attention particulière compte tenu des difficultés de diffusion et de visibilité qu’ils rencontrent.

4. Initier une politique volontariste d’éducation artistique et culturelle

Les quelques expériences existantes en matière d’éducation artistique et culturelle sont plébiscitées par les équipes éducatives qui les mettent en œuvre et leurs partenaires. Le potentiel éducatif est considérable. Il convient de l’exploiter pleinement en inscrivant de manière structurelle le 9 ème art dans les dispositifs du ministère de l’Éducation nationale : créer des établissements à option, thématiser des internats d’excellence bande dessinée et renforcer la formation et la certification des enseignants.

5. Assurer un plus fort rayonnement de la bande dessinée française dans le monde

Le potentiel de développement et de conquête de marchés mondiaux du 9ème art est très important, notamment en raison de sa porosité avec le cinéma d’animation et les jeux vidéo. Ce potentiel devrait être exploité par de nouveaux modes d’action dans des territoires d’expérimentation afin de promouvoir une spécificité française. La bande dessinée est également un puissant vecteur de diffusion de la francophonie qu’il faudrait mobiliser avec plus de vigueur.

6. Mettre en œuvre une politique nationale du patrimoine de la bande dessinée

La demande sociale envers l’histoire et le patrimoine du 9 ème art ne cesse de s’accroître ; l’enjeu posé par les archives et les fonds d’auteurs nécessite ainsi une politique globale. Le renforcement des compétences de la Cité internationale de la bande dessinée et de l’image permettrait de lui confier une mission de tête de réseau en matière de conservation et de valorisation des collections existantes et des archives d’éditeurs. Par ailleurs, la création d’un lieu d’expositions et d’activités autour du patrimoine du 9 ème art à Paris permettrait de mutualiser les ressources d’entités publiques et privées et de valoriser leurs collections, notamment celles du pôle angoumoisin. Enfin, il serait souhaitable de garantir une meilleure traçabilité des œuvres mises en vente sur le marché des ventes publiques.

7. Instituer une nouvelle organisation ministérielle

La politique en faveur du 9 ème art doit mobiliser trois directions générales : la direction générale des médias et industries culturelles (DGMIC), qui pourrait poursuivre le pilotage de cette politique, avec un renforcement de l’implication de la direction générale de la création artistique (DGCA) pour intégrer la bande dessinée dans une politique des arts visuels plus ouverte, et la direction générale du patrimoine (DGPAT) pour mieux prendre en compte les enjeux patrimoniaux.

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 Source    MCC

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