Dictionnaire [du diable] des bibliothèques

A propos

Peut-être connaissez-vous le Dictionnaire du diable d’Ambrose Bierce, petit bijou d’humour noir. Si ce n’est pas le cas, allez donc le lire ici (en anglais). C’est sous sa protection que nous plaçons ce Dictionnaire du diable des bibliothèques.

Amateurs d’humour noir, nous sommes une vingtaine de bibliothécaires travaillant dans diverses structures (BM, BU, BDP, bibliothèques nationales…).

À l’heure où la question de l’avenir des bibliothèques se pose, nous avons désiré interroger ses fondements et nos pratiques. Toujours avec humour, parfois avec mauvaise foi, jamais avec méchanceté envers un environnement professionnel que nous aimons. Nous espérons donc que les lecteurs souriront avec nous et que, si jamais certaines dents grincent, personne ne verra malice à cette satire et à notre ironie.

Le dictionnaire à été publié à partir du 10 janvier 2011, à raison de deux définitions nouvelles par jour sur cette adresse : http://dictionnairedudiabledesbibliotheques.wordpress.com/

Les auteurs de ce dictionnaire l’ont « terminé » et « cloturé » en mars 2011, mais ont souhaité qu’il suive son chemin en toute liberté … Depuis le 10 Avril 2011, il est hébergé, en toute indépendance, sur Bibliofrance.org (en CC Domaine public)  pour être alimenté par des contributeurs volontaires : vous !

Soumettre une définition

 

ABF : Redoutable groupe d’intérêt dictant ses volontés aux gouvernements qu’il fait et qu’il défait au gré des coups d’État qu’il organise.

Acronyme: Entre-soi cryptographié au sein duquel le plus transparent, c’est encore l’OPAC.

Action culturelle : Renforcement de l’identité propre d’une bibliothèque, au moyen de la marotte propre à son directeur.

ADBU : Association d’un nombre suffisant de membres divers de la hiérarchie pour qu’il ne soit pas totalement ridicule d’en faire une association.

ADBGV : Association dont le caractère trop peu spécialisé fait attendre avec impatience la scission entre l’« Association des bibliothèques des grandes villes de France du nord » et l’« Association des bibliothèques des grandes villes de France du sud ». Par ailleurs seul organisme à classer Châtellerault, Cholet, Flers et Champigny-sur-Marne parmi les « grandes villes ».

Adjoint à la culture : Non-professionnel souhaitant confisquer à son profit une partie du pouvoir en matière de pilotage de la bibliothèque, sous le fallacieux prétexte qu’il a été élu pour cela.

Amazon.fr : Gadget clinquant dont s’inspirent démagogiquement les catalogues de bibliothèques. Comme si de sottes considérations d’ergonomie et de convivialité pouvaient rivaliser avec la sobre beauté d’une interface Telnet.

Ancienneté : Voir Hiérarchie.

BDP : De loin, les BDP sont des bibliothèques de prêt. De près, elles sont loin d’être des bibliothèques.

Bibliothécaire : Personne capable de conseiller un usager sur tous les sujets qu’elle n’a jamais étudiés.

Bibliothécaire (corps) : Candidat au concours interne de conservateur.

Bibliothécaire traditionnel : Bibliothécaire capable de sacrifier un lecteur pour conserver un livre.

Bibliothécaire moderne : Bibliothécaire capable de sacrifier un livre pour conserver un lecteur.

Bibliothéconomie : Mot fort laid derrière lequel pourraient néanmoins se cacher toute la sagesse et la poésie du savoir-faire ancestral des bibliothécaires. Mais, en fait, non.

Bibliothèque : Osera-t-on présenter un dictionnaire consacré aux bibliothèques, sans aucune définition de ces dernières ? Mais oui, parfaitement.

Blog : Astucieux moyen de communication, permettant à trois bibliothécaires de prolonger leur discussion du jour en évitant les désagréments du bistro, notoirement bruyant et mal fréquenté en Maine-et-Loire.

BnF : Réalisation partielle d’un fantasme de bon élève, victime de harcèlement scolaire – la forteresse de livres. Partielle, parce qu’y manquent encore cruellement les beautés langoureuses et dociles.

BNU : Institution bâtarde née du viol commis à Strasbourg le 23 juillet 1926 par un décret national sur une bibliothèque universitaire au prétexte qu’elle avait couché avec les Allemands.

BPI : Boîte de nuit parisienne. Les 18-22 ans sont tout émoustillés d’y aller avec des amis, font la queue pendant deux heures et se font refouler par manque de place avant de finir au bistro – où on est finalement bien mieux.

Bulletin des bibliothèques de France : Publication où la médiocrité a été sélectionnée par un comité de lecture.

Cahier des charges (rédiger un) : Le télécharger, sans oublier de modifier la date et le nom de l’établissement.

Calenge (Bertrand) : Référence à évoquer pour tenter de faire croire que l’on sait ce que l’on achète.

Catalogage : Activité constituant à soi-même sa propre fin et dans laquelle le bibliothécaire trouve par conséquent sa dignité d’homme libre. Par la vertu du catalogage, il n’est rien que le bibliothécaire ne puisse saisir dans une notice, pas même Dieu.

Catalogue : Liste raisonnée de notices bibliographiques et de notices d’exemplaires, destinée à contrôler la qualité des métadonnées contenues dans lesdites notices.

Chaîne du livre : Ensemble des professions attendant le soutien financier des bibliothèques.

Chartiste : Est à la bibliothèque ce qu’un comte ou un évêque est à une réception : le vestige d’une grandeur passée, du meilleur effet. Archiviste paléographe, est par conséquent responsable de la section STAPS de la BU.

Classification : Théorie sur l’empilement horizontal des livres.

Cnémide : Malgré son nom grec et vocalique, Cnémide n’est pourtant le nom d’aucun logiciel ou programme de bibliothèque. Profitez-en !

Concours de l’enssib : Sélection sévère afin de s’assurer que ce soit bien des historiens qui dirigent les bibliothèques de médecine.

Congés : Période de vacances notoirement trop courte, mais que l’on peut doubler grâce aux journées d’études.

Conseil supérieur des bibliothèques : En 1989, symbole de l’intérêt des pouvoirs publics pour les bibliothèques. En 2011, symbole de l’intérêt des pouvoirs publics pour les bibliothèques.

Conservateur des bibliothèques : Bibliothécaire dont la réflexion sur son métier est d’une ampleur naturellement proportionnelle à l’indétermination de ses fonctions (ou de ses compétences, indifféremment).

Conservateur du patrimoine : A la mauvaise fortune de préparer des expositions au musée du Louvre, alors qu’il pourrait être responsable du PEB au SCD de Valenciennes. S’est perdu en route.

Couperin : Musicien français dont l’activité secrète, le travail de désorganisation et d’infiltration, a permis d’obtenir d’un éditeur hollandais une augmentation du prix des abonnements inférieure à dix pour cent par an.

Crédoc : Organisme de recherche qui sauva la lecture publique, en révélant que les bibliothèques, loin d’être désertées par les lecteurs, étaient assaillies par les fréquentants. Le Crédoc a rendu une mission aux bibliothécaires, et aux clochards une dignité.

Débat de bibliothécaires : Spectacle à peine moins obscène et tout aussi stérile qu’un ébat de bibliothécaires. Le second a toutefois le mérite de ne durer guère plus d’une minute, et de rester confiné entre deux rayonnages.

Dewey : Étonnamment ignorée des lecteurs, qui n’y mettent guère du leur.

DOK (bibliothèque de Delft) : Bibliothèque qui fonctionne, après qu’on est parvenu à en évincer la plupart des bibliothécaires.

Donateur : Petit-fils d’écrivaillon local, qui confond bibliothèque et « Une pièce en plus ».

eBook : voir Livrel.

enssib : École nationale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques.

En chef (conservateur) : Faux ami. Rien à voir avec le fait d’être chef de quoi que ce soit (ni d’ailleurs avec le fait de conserver quoi que ce soit).

Enseignant-chercheur : Bibliothécaire raté, qui se venge en publiant ses articles ailleurs que dans le BBF.

ESGBU : Comparable à l’assolement triennal dans l’histoire des systèmes agraires, la mise en place de l’ESGBU a transformé une activité saisonnière – le travail en bibliothèque universitaire – en une activité de récolte à haut rendement, mettant fin aux cycles de disettes statistiques.

Europeana : Illustration, avec Gallica, de la règle à laquelle sont assujettis les noms des grands projets de bibliothèques au même titre que les prénoms des jeunes filles voulant participer à une émission de télé-réalité – ils doivent impérativement se terminer par un A.

Évaluation annuelle : Cruel et décisif moment qui détermine si un magasinier gagnera 1230 ou 1235 euros l’année suivante.

Exposition : Symptômes d’un inexplicable complexe d’infériorité vis-à-vis des conservateurs du patrimoine. En phase critique, peut donner lieu à un catalogue distinct de celui de la bibliothèque.

Facebook : Doit forcément avoir une utilité en bibliothèque.

Filmolux : Tissu précieux, que l’on protège des dégradations (plis, cloques, etc…) en le tendant avec soin sur un support rigide appelé « livre » (voir Livre).

Folksonomie : Pratique culturelle de groupe, qui consiste à user librement de l’index. On parle dans ce cas d’indexation au doigt mouillé.

Formation (lecteur) : Démarche suicidaire du bibliothécaire consistant à faire croire à l’usager qu’il peut se passer de ses services alors que, de même que les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent, de même les usagers autonomes…

Formation (personnel) : voir Congés.

Gestion des conflits en bibliothèque : 658.405

Gallica : Du latin gallica, æ, f. : « galoche, chaussure des Gaulois » (Cic., Phil., 2, 76). Allez comprendre.

Gestion de projet (travailler en) : Partager avec l’ensemble de l’équipe la responsabilité d’une absence de décision. Voir Management.

Google : Le dénigrer, mais tâcher d’y être référencé si l’on peut.

Google Livres : Bibliothèque en ligne à laquelle on a reproché son libéralisme scandaleux, aucun bibliothécaire n’y faisant courageusement barrage de son arbitraire pour protéger l’âme populaire, si simple, si facilement corruptible, en imposant une heureuse sélection dans ce que l’usager peut y lire.

Guichets du savoir : Un amour de service. « Aimer, c’est donner quelque chose que l’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas » (Jacques Lacan).

Handicapé (lecteur) : Sert à dépenser un reliquat de crédits de fonctionnement, en justifiant l’achat d’appareils coûteux et ridicules.

Hiérarchie : voir Ancienneté.

IFLA : Organisation d’avant-garde, qui pousse la radicalité jusqu’à revendiquer le libre accès à l’information via l’internet. Fait également office d’agence de voyage.

Incunable : Malgré un nom rigolo, il s’agit d’un vieux livre.

Informatique : Révolutionnera les bibliothèques.

Innover dans l’offre : Avoir enfin les crédits pour proposer un nouveau service, mis en place depuis des années dans toutes les autres bibliothèques.

Inspection générale des bibliothèques : Affectation dont l’utilité prend enfin un caractère d’évidence avec la nécessité d’atteindre le nombre d’annuités réglementaires pour une retraite à taux plein.

Internet : Activité en voie de disparition à la fin des années 2000, et qui n’a dû sa sauvegarde qu’à la courageuse intervention de l’IFLA, et son fameux Manifeste pour Internet.

Jeu vidéo : Amusement virtuel réservé aux bibliothécaires adjoints spécialisés. Quelques exemples de jeux vidéo : WinIBW, STAR et leurs différentes versions.

Journée d’études : Événement au cours duquel les intervenants disent à voix haute ce qui était déjà lisible sur leur blog (voir Blog). On y mange convenablement lorsque le buffet est financé par les éditeurs.

Learning centre, bibcamp, information literacy : Bibliothèque, journée d’études, jugeote. Seul le mot diffère, donc libre à vous de le dire en français si vous tenez absolument à passer pour un plouc auprès des éditeurs.

Lecteur : Initié, c’est-à-dire individu s’obstinant à vouloir fréquenter les bibliothèques en dépit des menaces qui lui sont faites, parvenant à déjouer les pièges qui lui sont tendus et désormais conscient de l’impuissance des bibliothécaires à son encontre.

Lecture publique : Promotion du livre par le spectacle de clowns et l’exposition d’art contemporain.

Libqual+ : Coûteuse mesure du mécontentement du public, qui a toutefois un mérite : elle persuade les usagers qu’ils sont à l’origine de mesures énergiques déjà votées en conseil d’administration.

Liseuse : Voir eBook.

Livre : Objet parallélépipédique, qui sert à tendre le filmolux pour en assurer la conservation (voir Filmolux). L’iPad étant impropre à cette fonction, le livre devrait le remplacer à moyen terme.

Livrel : voir Tablette.

Livres hebdo : voir Livres hebdo.

Magasinier : Docteur en ethnologie qui n’a pas pu entrer au CNRS.

Management : Divertissement proposé aux conservateurs, pour les consoler des tâches scientifiques désormais confiées aux bibliothécaires.

Manque en place : Livre qui aura au moins servi à quelqu’un.

Marc : L’un des quatre évangélistes, aux côtés d’Unimarc, de Marc21 et de MarcXML.

Médiathèque : Barbarisme culturel.

Métier : Unité retrouvée contre les informaticiens/enseignants-chercheurs/ingénieurs de recherche/documentalistes/animateurs socio-culturels/et les administrateurs dans les BM toulousaines.

Mort du livre : Est aux journées d’études ce que le « chassé-croisé du 15 août » ou les courses de Noël sont au 20h de TF1.

Moteur de recherche : Bibliothécaire.

Musique en bibliothèque : Abonnement à Deezer premium.

Mutualisation : Échafaudage permettant de faire des économies d’échelles : on regroupe deux incompétences, en espérant qu’elles se soustrairont au lieu de s’additionner.

Mutualisation des moyens : Mutualisation des besoins.

Nocturnes : Moyen permettant au service public de faire concurrence au wifi de McDonald’s entre 20h et 22h30. Le café en moins.

Non-lecteur : S’est substitué au lecteur, après l’arrivée d’Internet à la fin du XXe siècle. Voir Lecteur.

Numérisation : Suprême expédient pour éviter d’être dérangé par les lecteurs.

Numérisation de masse : La même, pour personnes fortes.

Notice (de livre) : Ce que lit un professionnel, car l’auteur est un collègue. Dans le cas des mots en « -ateur » (ex.: radiateur, aspirateur, FRBRisateur, brumisateur, numérisateur, OCRisateur), la lecture de la notice suffit. Dans le cas des monographies, on peut la compléter par la lecture de Livres hebdo.

OCLC : Outils trop efficaces pour avoir été conçus par des bibliothécaires (voir Worldcat).

Papier : Fibres cellulosiques au parfum enchanteur (ex. : « le numérique prendra jamais : y a pas l’odeur du papier »).

PEB : On aime le PEB comme on aime l’Orient Express : c’est très lent, très coûteux, mais il faut se l’offrir une fois dans sa vie.

Plage : Ceux qui comptent la trouver sous les pavés ISBD se rendent compte qu’elle n’existe qu’en service public.

Politique documentaire : En parler toujours, n’y penser jamais.

Rameau : Suite inintelligible de termes que les lecteurs interrogeraient s’ils étaient du métier. Seul endroit où les bibliothécaires ont une tête de vedette. Par népotisme, selon Diderot.

Reader : voir Liseuse.

Recherches personnelles : Vigoureusement encouragées du moment qu’elles ont lieu la nuit (sauf pendant les nocturnes).

Reconversion : Ce à quoi songe un bibliothécaire guéri de son alcoolisme.

Reliure : Bien précieux qui interdit l’accès au contenu du livre.

Réserve : Masse des livres trop précieux pour être montrés à un lecteur.

Rétroconversion : Mise en valeur du savoir-faire ancestral des bibliothécaires par la mise à disposition de l’état du savoir bibliographique de 1800.

SCD : Appellation visant à confondre les usagers à la recherche d’une bibliothèque.

Sciences de l’information et de la communication : La reine des sciences, si l’on en juge par le parcours du combattant qu’elle nécessite. Quand on échoue à se faire historien, on essaie l’archéologie ; quand on échoue à se faire archéologue, on essaie la géographie ; quand on échoue à se faire géographe, on essaie la sociologie ; quand on échoue à se faire sociologue, on essaie la médiologie. Et quand on n’est pas Régis Debray, on se fait spécialiste en sciences de l’information et de la communication.

Sérendipité : Concept trop confus pour aider la recherche en chimie, et trop précis pour éclairer la recherche en sciences de l’information et de la communication.

Service de référence virtuel : Diversion quand on ne sait pas répondre à une question en service public.

Service du livre et de la lecture : Preuve que la DLL est increvable. L’acronyme DLL étant devenu familier des professionnels qui avaient enfin une idée de ce dont ils parlaient, il a fallu mettre en place le SLL et l’associer à la DDM dans le cadre non pas de la DGCA ni bien évidemment de la DGP, mais de la DGMIC – parce que cela n’a rien à voir avec avec le SSV, le SAP, l’ICA, la SDAFG, le DPD et la MC, précédemment rattachés à la DMDTS et la DAP, mais dorénavant encadrés par la DGCA, ni surtout avec le SA, le SIAF ou le SP, autrefois rattachés à la DAP, la DAF et la DMF et qui relèvent à présent de la DGP.

Service au public : Placer les publics au centre de la bibliothèque. Ainsi, la mise en place des automates de prêt permet au personnel en salle de dégager du temps pour expliquer aux lecteurs comment s’en servir.

SIGB : Logiciel inutilement sophistiqué permettant de laisser penser au bibliothécaire que son métier est technique.

SIGB (responsable du) : Est au directeur de la bibliothèque ce que le Premier ministre britannique est à la reine d’Angleterre.

Signalétique : Son importance est inversement proportionnelle à la qualité des collections qu’elle signale.

Sudoc : Premier jeu en ligne autorisé en France, à condition qu’il ne rapporte pas d’argent et qu’il soit réservé aux seuls bibliothécaires.

Tablette : voir Reader.

Troisième lieu : Concept visant à élever la bibliothèque à la dignité du bar-PMU.

Tutelles : La deuxième plaie des bibliothèques, après les usagers, mais avant les personnels.

Usager : Sert à désigner le public fréquentant les bibliothèques municipales, pour éviter de le stigmatiser en l’appelant lecteur.

 

Valorisation : Démarche pathétique consistant à se faire le héraut de la société de l’information et de l’économie de la connaissance afin de souligner le rôle-clé que devrait y jouer le bibliothécaire et de justifier ainsi son existence à ses propres yeux ainsi qu’au reste du monde.

Veille : Manière de faire passer la lecture du journal sur le temps de travail.

Vol : Appropriation excessive des outils.

Web 2.0 : Saint intercesseur, cousin de sainte Rita, généralement invoqué dans les journées d’études et les cours de l’enssib, pour éloigner l’angoisse du blanc et de la gorge sèche.

Web 3.0 : Voir Web 2.0 et cliquer sur « update ».

Wikipédia : Principale source d’information des bibliothécaires, à déconseiller par conséquent aux étudiants. En l’absence de fiabilité et de méthode, ce service en est réduit à citer ses sources.

WorldCat : MondeChat. Outil d’information, moralement répréhensible en ce que l’annonce que le document tant désiré se trouve en la seule bibliothèque municipale d’Estancia San Justo, en Terre de Feu et en dehors de tout réseau de prêt entre bibliothèques, ne saurait susciter que rage, frustration et autres passions mauvaises. Le bonheur est dans l’ignorance.

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Censure

Le présent dictionnaire a été soumis au Bulletin des bibliothèques de France, où il a été refusé.

La rédaction allègue comme raison la définition que nous donnons de cette revue. Publier cette définition serait pour eux une insulte aux auteurs du BBF.

Nous nous étonnons qu’une revue qui a publié une tribune aussi provocatrice que « Le manège enchanté des bibliothécaires » et qui se réjouissait alors que cela « suscite[…] le débat » soit soudainement devenue aussi chatouilleuse. Qu’une revue qui a publié « Le bibliothécais sans peine » ait soudainement perdu le sens de l’humour. Que la principale revue française sur les bibliothèques refuse que l’on fasse preuve d’auto-ironie : comment évoluer dans nos pratiques si nous sommes aveugles sur nos petits travers, nos petits défauts, nos ridicules ?

Tout ceci est bien dommage et nous renforce dans la pensée qu’il est important de publier ce dictionnaire du diable.

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