Les conclusions d’une récente enquête tordent le cou aux idées reçues. Non seulement les jeunes écrivent tous les jours pour répondre aux exigences scolaires, mais ils le font aussi pour leur plaisir. La multiplication des réseaux de communication électroniques n’y est pas étrangère.
Écriture sans frontière
« On n’est pas sérieux, quand on a 17 ans […] Vous êtes amoureux. Loué jusqu’à mois d’août. Vous êtes amoureux. − Vos sonnets La font rire. Tous vos amis s’en vont, vous êtes mauvais goût. − Puis l’adorée, un soir, a daigné vous écrire… ! − Ce soir-là,… − vous rentrez aux cafés éclatants, Vous demandez des bocks ou de la limonade… − On n’est pas sérieux, quand on a dix-sept ans. Et qu’on a des tilleuls verts sur la promenade.» Que reste-t-il de la poésie de Rimbaud ? Les jeunes de 2023 ne sont-ils pas sérieux ou ne sont-ils pas pris au sérieux ? Loin des clichés, les ados écrivent. Pas toujours en vers, mais parfois à la plume ! C’est le constat à tirer de la nouvelle enquête « Les adolescents et leurs pratiques de l’écriture au XXIe siècle : nouveaux pouvoirs de l’écriture ? », réalisée par Christine Mongenot et Anne Cordier. Pour arriver à cette conclusion, Lecture Jeunesse et l’INJEP, l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire, ont compilé les réponses de 1 500 jeunes Français âgés de 14 à 18 ans, mais aussi réalisé une cinquantaine d’entretiens individuels.