Numérisation : Google « indispensable » ?

Alors que, Bruno Racine, directeur de la BNF  et son prédécesseur Jean-Noël Jeanneney publient tous deux la semaine prochaine un livre sur Google, le Sénat, dans un rapport rendu public le 1er mars, juge « indispensable » un recours à Google pour numériser les fonds de la BNF

Au delà de l’effet d’annonce d’une telle position et des chiffres un peu simpliste qui vont avec (il faudrait environ 750 millions d’euros et 375 ans pour numériser l’ensemble des ouvrages de la BNF) , rappelons que l’auteur de ce rapport, M. Yann Gaillard (UMP), était aussi, en octobre 2007, l’auteurd’un autre rapport d’information sur « Quatre établissements culturels et leurs tutelles » ou il affirmait que la BNF « souffrait évidemment d’une faiblesse quasi insurmontable : elle n’avait rien à vendre… »

Le 3 mars, le président UMP de la commission de la Culture du Sénat, Jacques Legendre, assure dans un communiqué que la Haute Assemblée « n’a pas tranché » sur le recours indispensable à Google pour la numérisation du fond de la Bibliothèque nationale de France (BNF).

Au delà de la cacophonie de ces annonces, voici en détails ce rapport :

– Issu de la commission des Finances, ce rapport veut que « sa réflexion se concentre essentiellement sur l’avenir du livre numérique ».

– il insiste sur la nécessité de désigner un ministre chef de file, afin que la politique du livre ne soit pas, comme actuellement, éclatée entre plusieurs ministères (hors emprunt national, le ministère de la culture ne dispose que d’un peu plus de 300 millions d’euros par an, sur environ 1,3 milliard d’euros au total).

– Il approuve les orientations du récent rapport de M. Marc Tessier, proposant d’effectuer une numérisation aussi exhaustive que possible du patrimoine de la Bibliothèque nationale de France et, dans le cadre d’un partenariat avec Google, d’échanger des fichiers, ou à défaut de mettre en place une filière commune de numérisation.

– Il se demande cependant dans quelle mesure les orientations du rapport Tessier pourront être effectivement mises en oeuvre. En particulier, même en prenant en compte l’emprunt national, sur les 400 millions d’euros qui paraissent nécessaires pour mener à bien le projet, seulement 160 millions d’euros semblent actuellement financés au cours des dix prochaines années.

– Le rapporteur considère que le principal enjeu pour les éditeurs, et donc pour le maintien de la diversité éditoriale, est de ne pas se trouver dans l’obligation de vendre leurs livres à un prix très bas à un libraire numérique qui serait en situation de quasi-monopole.

– La proposition du rapport précité de M. Marc Tessier de mettre en place une « entité coopérative réunissant les bibliothèques publiques patrimoniales et les éditeurs » afin de permettre au lecteur d’accéder d’un coup à une offre aussi large que possible doit donc constituer la principale priorité de la politique du livre.

https://www.bibliofrance.org/images/stories/88x31.png Bibliofrance.org

En savoir plus …

http://i3.calameoassets.com/100303122843-5d4a7c12a8b5b5ba3529ba9279771a19/thumb.jpg

{mxc}

Autres articles du site pouvant vous intéresser