Catégorie : POLITIQUES PUBLIQUES: CULTURE, LIVRES, INTERNET,.. Création : MERCREDI 14 OCTOBRE 2009 13:29 Affichages : 4495
Cette nouvelle enquête est la quatrième du ministère de la Culture et de la Communication depuis 1973, elle offre une photographie complète des pratiques culturelles et de communication des Français. L’ensemble des résultats statistiques ainsi qu’une synthèse commentée sont mis à disposition le 14 octobre à 9h30 sur ce site…
Une première analyse des résultats est proposée dans l’ouvrage mis en librairie le 15 octobre Les Pratiques culturelles des Français à l’ère numérique – Enquête 2008 d’Olivier Donnat, coédité par le ministère de la Culture et de la Communication et La Découverte.
Elle étudie les domaines de l’Internet, de la télévision, de la radio, de la musique, de la presse et des livres, de la fréquentation des équipements culturels et des pratiques en amateur. L’enquête nationale Pratiques culturelles 2008 menée par le Département des études, de la prospective et des statistiques (DEPS) du ministère de la Culture et de la Communication a été réalisée auprès d’un échantillon de 5 000 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus.
La comparaison des résultats de l’enquête 2008 avec ceux de 1997 permet de faire le point sur les profondes mutations des conditions d’accès à la culture sous les effets conjugués de la dématérialisation des contenus, de la généralisation de l’Internet à haut débit et des progrès considérables de l’équipement des ménages en ordinateurs, consoles de jeux et téléphones multimédia.
Les moins de 45 ans ; les jeunes et les milieux favorisés en sont les principaux utilisateurs, à la différence de la télévision dont la consommation a toujours été plutôt le fait des personnes âgées et peu diplômées.
La montée en puissance de l’Internet et des « nouveaux écrans » s’est traduite par une baisse de la durée d’écoute de la radio et de la télévision dans les jeunes générations, tandis que la lecture de presse quotidienne (payante) et de livres a continué à diminuer, dans le prolongement des tendances observées dans les années 1980 et 1990.
En revanche, le temps supplémentaire passé devant les écrans n’a pas entamé la propension générale des Français à sortir le soir ni modifié leurs habitudes en matière de fréquentation des équipements culturels : si les bibliothèques et médiathèques ont connu un léger tassement, le cinéma en salle a touché en 2008 plus de monde qu’en 1997 et la fréquentation des lieux de spectacle ou d’exposition a peu évolué dans l’ensemble.
Enfin, le développement du numérique et de l’Internet ont profondément renouvelé les manières de faire de l’art en amateur dans le domaine de la photographie et de la vidéo mais aussi de la musique, de l’écriture ou des arts graphiques.
Voir l’article du monde du 14.10.09
La baisse de la lecture : C’est une tendance ancienne, née bien avant Internet : le nombre de livres lus en dehors de l’école ou du travail ne cesse de baisser. « Quand je l’ai écrit en 1990, ce fut mal perçu, voire fortement contesté », rappelle Olivier Donnat. Depuis des décennies, chaque jeune adulte présente un « niveau d’engagement dans la lecture » inférieur à celui de la génération précédente. D’où un vieillissement du lectorat, comme celui des journaux du reste.
Dans les deux cas, le nombre de non-lecteurs augmente et celui des solides lecteurs – dix livres et plus par an – régresse. Le chiffre d’affaires de l’édition reste pourtant stable. On peut acheter des livres sans les lire, souligne Olivier Donnat. Le public est également de plus en plus attiré par des « livres de consultation » (livres pratiques, illustrés), qu’il ne considère souvent pas comme de la lecture. Et les moins de 15 ans, dévoreurs de BD et de mangas, sont exclus de l’enquête. Le roman se révèle le plus mal en point, « sauvé » par les femmes, qui représentent les deux tiers du lectorat.
Les milieux populaires masculins décrochent : – 8 % de lecteurs en onze ans, soit, pour la première fois, plus de 50 % de non-lecteurs absolus. Et chez eux, ce n’est plus un complexe : « Lire est considéré comme une activité de filles, alors que les écrans sont masculins », estime Olivier Donnat.
Les bibliothèques municipales souffrent : La fréquentation des bibliothèques et médiathèques se tasse. Les non-inscrits (30 %), qui viennent juste y consulter livres et journaux, et les inscrits baissent tous deux légèrement. Que le désintérêt touche les diplômés et les habitants de la région parisienne incite à le rapprocher « du phénomène de diffusion d’Internet dans les foyers », écrit Olivier Donnat. Bibliofrance.org