L’ABF avait publié en 2003 un « Code de déontologie du bibliothécaire » souvent utilisé comme guide et texte de référence, quoique n’ayant pas de valeur normative. Le 16 novembre 2020, son assemblée générale a adopté une mise à jour de ce texte qui devient le « Code de déontologie des bibliothécaires ». Cette version prend en compte un certain nombre d’obsolescence de vocabulaire ou de contenu, et de lacunes dans des domaines tels que la protection des données personnelles ou le lien avec les collectivités et institutions. Le Code ainsi mis à jour est un guide que la profession se donne à elle-même pour conduire ses activités et dialoguer avec les employeurs et le public.
Pourquoi un projet de nouvelle version du Code ?
En adoptant le Code de déontologie du bibliothécaire en 2003, l’AG de l’ABF comblait une lacune. Selon les décomptes de l’IFLA, un très grand nombre d’associations nationales de bibliothécaires s’était doté d’un tel document.
La France était en retard.Cependant, 15 ans plus tard, il a paru aux membres du comité d’éthique que ce Code, qui demeurait dans l’ensemble un texte de référence solide, comportait des obsolescences et insuffisances de formulation et de contenu.Or nous savons qu’il est toujours utilisé par des collègues et figure même dans des documents locaux tels que des chartes ou des PCSES.
C’est pourquoi il a paru utile au comité de travailler à une nouvelle version.
Principales lacunes et obsolescence constatées /
- La formulation au masculin singulier du titre du document «Code… du bibliothécaire» et de 2 des 4 parties : «Le bibliothécaire», «L’usager».
- La présentation exclusive de la bibliothèque comme «collection», ce que nous proposons deremplacer par «collections, ressources et services».
- L’absence de mention de la protection des données personnelles des usagers.
- La présentation de la profession de bibliothécaire comme un «corps».
En outre le comité a pensé qu’il était utile :
de préciser que ce texte est destiné aux personnels des bibliothèques relevant d’un service public, quelle que soit leur nature juridique, mais peut servir d’inspiration pour les autres;
d’inclure une formule faisant comprendre que le Code n’est pas juridiquement opposable à une collectivité ce que certains collègues peuvent croire.
Quelle différence avec la Charte Bib’Lib ?
La Charte porte sur les droits des usagers et engage les collectivités qui la signent.Le Code porte sur les devoirs des bibliothécaires. Il n’a pas à être signé mais peut leur servir de guide.Le contenu des deux documents ne se recoupe qu’en partie.Cependant le Code doit citer la Charte (au même titre que le Manifeste de l’UNESCO) et être entièrement compatible avec elle, ce qui a motivé de la part du comité plusieurs ajouts et reformulations.
Comment a travaillé le comité d’éthique ?
Il a préféré relire et amender le texte de 2003 plutôt que de repartir à zéro.Pour ce faire, il a tenu 6 réunions physiques entre 1er octobre 2018 et le 14 octobre 2019. Il a aussi travaillé à distance.
Ont effectivement participé à ce travail : Gérard Briand, Françoise Danset, Jean-François Jacques, Dominique Lahary, Christian Massault et Elisabeth Rozelot-Estivals.Le Bureau national a procédé à quelques amendements de même que le Conseil national réuni le 26 janvier 2020 qui a validé la nouvelle version du Code de déontologie. Celui-ci a été adopté en Assemblée générale le 16 novembre 2020 en y ajoutant le mot «accueillir» [tous les publics].Un projet de texte à consulter sous deux formes1.Le texte mis à jour avec en note quelques liens qui ont vocation à figurer dans le texte à publier2.Une version faisait apparaître les modifications par rapport au texte de 2003 avec en commentaire les raisons pour lesquelles sont proposées ces modifications
PREAMBULE
Le personnel des bibliothèques est chargé par sa collectivité de répondre aux besoins d’une population en matière de culture [1], d’information, de formation, de recherche, de loisirs, de création, de recueil et conservation du patrimoine.Il met en place des ressources, collections et services, en assure la mise en valeur et en facilite l’usage par toute la population concernée.Conscient des responsabilités qui sont les siennes et appliquant les lois et règlements en vigueur, il s’engage à respecter vis-à-vis des publics, des ressources, collections et services les principes qui suivent. Ces principes doivent aussi être respectés dans ses rapports avec sa collectivité ou institution et sa profession.
Ce code de déontologie complète :
- le Manifeste de l’UNESCO sur les bibliothèques publiques
- le code d’éthique de l’IFLA pour les bibliothécaires et les autres professionnel.le.s de l’information
- la charte Bib’Lib’ de l’ABF
.Il prend en compte les droits culturels énoncés par la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles du 20 octobre 2005 [5].Il se distingue des chartes propres à chaque collectivité ou établissement. Son objectif est d’être un guide que la profession se donne publiquement à elle-même.Ce texte est destiné aux personnels des bibliothèques relevant d’un service public, quelle que soit leur nature juridique, et peut servir d’inspiration pour les autres
À lire et télécharger :