C’est officiel depuis le Conseil des ministres du mercredi 20 mars : L’historien Gilles Pécout, 62 ans, actuellement ambassadeur de France à Vienne, a été nommé président de la Bibliothèque nationale de France (BnF), et succèdera donc à partir du 18 avril à Laurence Engel, première femme à présider la BnF, pendant huit ans.
Ce spécialiste de l’Italie du XIXe et du début du XXe siècle a mené une carrière de haut fonctionnaire à l’université, puis dans l’Éducation nationale et, enfin, dans la diplomatie. Il se tourne donc vers un nouveau domaine, la culture. Après des postes de directeur du département d’histoire de l’École normale supérieure et de recteur, à Nancy-Metz (2014-2016), puis à Paris (2016-2020), le président de la République, Emmanuel Macron, l’avait nommé ambassadeur de France à Vienne en 2020.
Gilles Pécout arrive à la BnF précédé d’une réputation de gestionnaire exigeant, une compétence nécessaire à la tête d’un établissement qui a peu de ressources propres. La Bibliothèque nationale de France compte plus de 2 200 agents, pour un budget de plus de 250 millions d’euros. Ses ressources propres, tirées de la billetterie, de ventes de livres (éditions BnF), de reproductions de documents, ou encore de la location d’espaces, ne représentaient que 7% des recettes de la BnF en 2022. Mais celles-ci « ont rapidement augmenté ces dernières années », a indiqué à l’AFP la direction, estimant que « la BnF est parfaitement gérée ».
Le grand chantier dont hérite Gilles Pécout est la construction d’un nouveau site pour la BnF à Amiens, celui du futur Conservatoire national de la presse, qui à partir de 2029, accueillera les journaux et périodiques de la BnF.dans des conditions annoncées comme beaucoup plus favorables qu’aujourd’hui, Le financement du projet, déjà bouclé, est assuré à 30% par l’État, 30% par l’institution elle-même et 40% par les collectivités locales, pour un coût prévisionnel de 100 millions d’euros.
Laurence Engel, dans le message envoyé à ses collaborateurs pour annoncer son prochain départ, indiquait que l’exécutif souhaitait « un nouveau cap dans une nouvelle donne budgétaire ». Nommée sous la présidence de François Hollande, elle disait partir « à regret » et plaidait « pour que la BnF assume sa mission d’accueillir le plus largement possible tous les publics ».