La BNF et les partenaires privés

La Bibliothèque nationale de France a annoncé mercredi dernier le lancement d’un appel « historique » à des partenaires privés pour la numérisation et la valorisation de ses collections et la création d’une filiale « BNF-Partenariats » avant fin 2011. « Ce jour est une étape historique », a déclaré le président de la BNF Bruno Racine, lors d’une conférence de presse commune avec le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand et le Commissaire général à l’investissement René Ricol.

Pour la BNF, l’équation est simple : Le coût global des programmes de numérisation s’élèverait à quelque 150 millions d’euros (englobant parts publique et privée), soit plus de 20 fois l’enveloppe annuelle d’environ 7 millions d’euros consacrée à la numérisation depuis 2007. »

Cet appel à partenariat est totalement ouvert, sans l’interdire à Google », a relevé M. Ricol.

Elle a identifié les 12 corpus suivants, qui sont susceptibles d’être numérisés en partenariat avec des acteurs privés qui souhaiteraient les valoriser commercialement :
– le livre ancien de 1470 à 1700 ;
– un ensemble de 3 à 500 000 imprimés français du domaine public ;
– la presse française de 1780 à 1940 ;
– les disques 78 tours et microsillons ;
– les manuscrits médiévaux ou modernes ;
– les collections de portraits ;
– la généalogie et l’histoire des familles ;
– les territoires : cartographie et représentations de la France et des pays étrangers ;
– l’histoire locale ;
– les partitions musicales ;
– la photographie ;
– le cinéma français des origines à la deuxième guerre mondiale.

Les partenariats conclus avec le secteur privé « devront être équilibrés et les avantages concédés aux entreprises proportionnés à l’investissement et aux risques qu’elles acceptent de prendre », a souligné M. Mitterrand.

« L’exploitation des fichiers par les partenaires privés sera très encadrée, avec des conditions d’exclusivité ne pouvant excéder un certain nombre d’années, et une grande vigilance quant au respect des droits d’auteurs », a assuré M. Racine.

 Photo : Farida Bréchemier / MCC Depuis une dizaine d’années, la BNF s’est engagée dans une politique de numérisation qui permet d’enrichir sa bibliothèque numérique Gallica, composée actuellement d’un million et demi de documents, et financée par une subvention du Centre national du Livre et le budget propre de la BNF : « La numérisation des collections avec des partenaires privés « permettrait de tripler le volume actuel de Gallica »

Un appel à partenariat distinct porte sur la valorisation du Système de préservation et d’archivage réparti (SPAR) développé par la BNF en 2007 pour la conservation pérenne de ses ressources numériques.

Pour le FSU, la vision est toute autre et en lançant cet appel à partenaires privés la BNF ne fait rien d’autres que de vendre son nom.

Dans un communiqué de presse, l’organisation syndicale s’inquiète en ces termes : 

Un tel projet commercial aux contours mal définis et dont l’opacité du contenu a entraîné une série de questions inquiètes de la part de représentants des tutelles (Finances, Culture, Education Nationale et Recherche) lors de sa présentation au Conseil d’Administration, apparaît bien comme une opération de communication menée de concert avec le Ministre de la Culture dans un souci d’affichage visant à adresser un signe supplémentaire d’aliénation des missions de l’Etat et du patrimoine national à des intérêts privés.

 https://www.bibliofrance.org/images/stories/88x31.png Bibliofrance.org

Le communiqué officiel : 

source MCC

Numériser les collections de la BNF

Le 6 juillet, Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture et de la Communication ; René Ricol, commissaire général à l’Investissement; et Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France (BnF) ont lancé, dans le cadre des Investissements d’Avenir, un appel à partenariat pour la numérisation et la valorisation des collections de la BNF.

Un million et demi de documents déjà numérisés. Depuis une dizaine d’années, la BnF s’est engagée dans une politique de numérisation de ses collections qui permet d’enrichir sa bibliothèque numérique Gallica composée aujourd’hui d’un million et demi de documents. Ceux-ci sont également accessibles sur Europeana, la bibliothèque numérique européenne dont la BnF est l’un des tout premiers contributeurs. Ces programmes de numérisation sont financés par une subvention du Centre national du Livre (CNL) et par le budget propre de la BNF. L’enveloppe annuelle est d’environ 7M€ depuis 2007.

12 nouveaux corpus à numériser. Pour renforcer et accélérer la numérisation de ses collections, la BnF souhaite s’inscrire dans le programme des Investissements d’Avenir, voulu par le Président de la République. Elle a identifié les 12 corpus suivants, qui sont susceptibles d’être numérisés en partenariat avec des acteurs privés qui souhaiteraient les valoriser commercialement :
– le livre ancien de 1470 à 1700 ;
– un ensemble de 3 à 500 000 imprimés français du domaine public ;
– la presse française de 1780 à 1940 ;
– les disques 78 tours et microsillons ;
– les manuscrits médiévaux ou modernes ;
– les collections de portraits ;
– la généalogie et l’histoire des familles ;
– les territoires : cartographie et représentations de la France et des pays étrangers ;
– l’histoire locale ;
– les partitions musicales ;
– la photographie ;
– le cinéma français des origines à la deuxième guerre mondiale.

Un nécessaire appel aux partenaires privés. Le coût de ces 12 programmes de numérisation devrait s’élever à quelque 150 millions d’euros, soit l’équivalent de plus de vingt années de travail au rythme actuel. La numérisation de tous ces ensembles avec des partenaires privés qui, en échange d’une possibilité de valorisation commerciale, contribuerait au financement de la numérisation, permettrait de tripler le volume actuel de Gallica en seulement quelques années.

BnF-Partenariats. Avec l’appui du Fonds national pour la Société Numérique (FSN), mis en place par l’Etat et géré par la Caisse des Dépôts dans le cadre du programme « développement de l’économie numérique des « Investissements d’avenir », la BnF sera amenée à créer une filiale détenue à 100 %, « BnF-Partenariats ». Cette filiale conclura des accords de numérisation et de valorisation commerciale des collections de la BnF en tenant compte des recommandations du Comité des Sages de l’Union Européenne. BnF-Partenariats sera mise en place avant la fin de l’année 2011. Les projets qui la concerneraient seraient susceptibles d’être financés par le FSN.
Par ailleurs, un appel à partenariat distinct porte sur la valorisation du Système de Préservation et d’Archivage Réparti (SPAR), développé et utilisé par la BnF depuis 2007 pour la conservation pérenne de ses ressources numériques.

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