L’équipement des communes et groupements de communes en bibliothèques : lacunes et inégalités territoriales

C’est un rapport qui surprendra plus d’une personne : paru le 4 février 2016, le dernier rapport de l’IGB, intitulé L’équipement des communes et groupements de communes en bibliothèques :lacunes et inégalités territoriales groupements de communes en bibliothèques :lacunes et inégalités territoriales, amèneà travers un état des lieux  très actuel un éclairage précieux sur l’aménagement du territoire en matière de lecture publique.

Pour ce rapport, « Si de nombreuses bibliothèques ont vu le jour au cours des 40 dernières années, des territoires, ruraux mais aussi urbains, en sont encore dépourvus. Des bâtiments, inadaptés, demandent à être restructurés ou rénovés pour répondre aux besoins actuels de la population ». Le rapport met en évidence les lacunes et inégalités territoriales et insiste sur le rôle de l’Etat, à côté de celui des collectivités, pour garantir une égalité d’accès au service public de la lecture.

Ce rapport signé Jean-Luc Gautier-Gentès et JoëlleClaud, inspecteur et inspectrice général des Bibliothèques, est agencé en trois parties : ÉLÉMENTS POUR UN ÉTAT DES LIEUX ; ORIENTATIONS ; CONCLUSION

SYNTHESE DU RAPPORT 

De très nombreuses bibliothèques ont vu le jour depuis 40 ans. Le retard français en la matière s’est considérablement réduit. Il n’en reste pas moins que 55 % des communes, représentant plus de 11 millions de personnes soit 17% de la population française, ne disposent d’aucun lieu de lecture publique.

La plupart des équipements des années 1960 à 1990 ont beaucoup vieilli à tous points de vue. Leur adaptation aux besoins, à commencer par l’évolution des usages, appelle des travaux qui vont d’une rénovation légère au transfert dans un autre bâtiment en passant par l’extension et la restructuration. D’une manière générale, et paradoxalement pour des équipements qui veulent et doivent être des services de proximité, les réseaux sont insuffisants, qu’ils soient communaux ou intercommunaux. Le développement des équipements intercommunaux, joint à l’extension du territoire des EPCI, accroît la tension constatée à l’échelle communale entre le format et le nombre des équipements et la dimension des territoires à desservir.

À tous les échelons, national, régional, départemental, intercommunal ou communal, des inégalités très marquées doivent être relevées quant à l’accès au service public de la lecture.

L’existence et la taille des bibliothèques sont soumises à des déterminismes, géographiques, économiques, etc. Pour cette raison, les zones rurales sont moins bien équipées que les zones urbaines. Toutefois, habiter dans une petite commune rurale ne condamne pas systématiquement la population à ne disposer d’aucun équipement ou d’un équipement insignifiant. Et à l’inverse, vivre dans une ville d’une certaine importance ne garantit pas à ses habitants de disposer d’une bibliothèque satisfaisante. Contraints, la création d’un service de lecture publique et le niveau de ce service sont aussi libres : ce sont des choix politiques.

Il revient aux communes et groupements de communes de faire ces choix. Dans le respect de leur libre administration, il est de la responsabilité de l’État, garant de l’égalité sur l’ensemble du territoire national, de continuer à les y aider. De ce point de vue, le Concours particulier Bibliothèques de la Dotation générale de décentralisation reste un outil décisif.

Dans cette perspective, la place des bibliothèques dans les démarches partenariales de planification État/collectivités locales serait à renforcer.

Il s’agit à l’échelon régional des contrats de plan État-Régions ; à l’échelon départemental, des schémas départementaux d’amélioration de l’accessibilité des services au public ; à l’échelon intercommunal, des schémas de cohérence territoriale (SCot) et des contrats de ville. La collaboration initiée, en lien avec la présente étude, entre le Service du livre et de la lecture et le Commissariat général à l’égalité des territoires doit être pérennisée.
La lecture publique est une des compétences obligatoires des départements; ceux-ci constituent une des clefs de son développement; aussi importe-t-il de s’appuyer sur eux et de les aider à cet effet.

Sur deux points, l’expertise de l’État est particulièrement attendue : l’observation comparée des territoires; la conception d’équipements et de réseaux présentant le meilleur ratio coût/efficacité.

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Source   IGB

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