Des colonies à la métropole : déclarations d’esclaves et de libres de couleur au XVIIIe siècle

La plateforme Girophares, La plateforme collaborative des Archives nationales ouverte à tousa lancé, le 7 novembre 2023, un nouveau projet « des colonies à la métropole, esclaves et libres de couleur au XVIIIe siècle » sur les cahiers de déclarations des esclaves amenés en métropole par leurs maîtres, ainsi que des « libres de couleur » y résidant déjà, au XVIIIe siècle.
Ces déclarations sont établies auprès de l’Amirauté de France sur des registres particuliers, à partir de 1739. Conservées jusqu’en 1790 sans interruption, elles retracent leurs parcours depuis les colonies françaises d’Amérique et de l’Océan indien jusqu’à Paris, siège de l’Amirauté.

Description du projet

A partir du Code Noir de 1685, la monarchie française se préoccupe de plus en plus de la situation des esclaves et des libres de couleur dans ses différents territoires, d’abord dans les colonies puis en métropole. La présence effective d’esclaves sur le territoire métropolitain remet en question le principe développé par les juristes depuis le XVIe siècle qui veut que toute personne vivant dans le royaume soit libre. Avec le développement de l’Empire colonial et du commerce trans-atlantique, il devient de plus en plus difficile de maintenir cette règle : nombreux sont les officiers des compagnies de commerce ou les grands marchands (sans oublier les membres de leurs familles) qui circulent, à travers le monde, accompagnés de leurs esclaves.

Au cours du XVIIIe siècle, plusieurs édits imposent aux personnes qui souhaitent venir des colonies avec leurs esclaves de les déclarer auprès des Amirautés (juridiction sur les affaires maritimes, non militaires). Les Archives nationales conservent les déclarations établies au greffe de l’Amirauté de France, à Paris (instance supérieure des Amirautés) : ce sont ces déclarations que ce projet propose d’indexer (plus de 1400 pour les années 1739-1790).

Si ces documents sont bien connus des historiens spécialistes du sujet, le projet est l’occasion, pour tous, d’accéder directement aux déclarations elles-mêmes : apparaissent alors des parcours très divers, d’hommes et de femmes, jeunes et moins jeunes, venant de Saint-Domingue ou de Madagascar, et faisant leur vie dans ce Paris du XVIIIe siècle.

Venez participer à l’indexation de ces déclarations et ainsi révéler ces parcours !

La mission des contributeurs au projet : renseigner avec précision chacune des 1 400 déclarations sur un formulaire prédéfini.

Par la suite, les Archives nationales mettront toutes ces descriptions à la disposition du grand public. Elles seront présentées avec les numérisations des documents eux-mêmes. Elles refléteront ainsi les vies de ces personnes, leur lieu d’origine, leur métier ou leurs relations sociale

Autres articles du site pouvant vous intéresser