Le Labo – Cambrai inaugure en mars « Laborar », sa bibliothèque numérique patrimoniale conçue en « Gallica marque blanche ». Laborar présente quelque 9500 documents du VIIe siècle à nos jours issus des collections cambrésiennes, qui seront complétés ultérieurement de documents provenant des fonds de la BnF. Plusieurs parcours de découverte sont proposés. Avec Laborar la Communauté d’agglomération de Cambrai et le Labo – Cambrai affirment à la fois la volonté d’innover et celle de s’inscrire dans le don, le partage des héritages et la permanence.
Les contenus choisis pour fonder Laborar couvrent toutes les sphères et tous les champs intellectuels représentés au Labo : l’art, les lettres, les sciences et le progrès technique, l’architecture, l’écrit, l’image, le voyage, l’histoire, les aspects sociaux, le rapport au monde, la création, l’humain… Laborar se veut encyclopédique et universelle, humaniste, tournée vers tous, intrinsèquement faite pour tous.
Dès l’origine le choix était résolu de concevoir une bibliothèque numérique patrimoniale facile à approcher par tout un chacun. Comme il était voulu d’en faire un instrument privilégié pour les chercheurs du monde entier souhaitant explorer les ressources du patrimoine cambrésien, d’exception et de grande rareté. Laborar est hybride et composite. Elle a deux visages. Elle est autant une bibliothèque numérique patrimoniale savamment construite et organisée, qu’une galerie d’exposition virtuelle laissant libre cours à la spontanéité pour se promener et découvrir. Elle est autant un portail de recherche pour le spécialiste et l’expert, qu’une porte ouverte pour guider vers l’émerveillement celui ou celle voyant pour la première fois un « objet patrimonial ».
Dans le cadre du projet Laborar, la priorité était de créer un outil pour le grand public qui pourrait aider les Cambrésiens à mieux connaître leur patrimoine pour se l’approprier. Les fonds à numériser devaient rendre compte de la diversité des collections conservées au Labo – Cambrai, à travers le temps et les différents types et supports. Les pièces à sélectionner devaient être aussi en très bon état général, car la numérisation impose une manipulation qui impacte le document. Une autre caractéristique importante est l’originalité et la singularité du document : dans l’océan du web, c’est important d’éviter tout doublon ou redondance.
Pour ce faire, l’intérêt s’est porté vers les fonds iconographiques et d’histoire locale.
Les cartes historiques et les estampes du fonds Faille montrent l’évolution de la ville à partir du XVIe siècle et les changements de la technique de la gravure. Les plaques de verre de Georges Maroniez révèlent l’autre visage de ce peintre renommé : ses prises de vue font rêver par la découverte de lieux exotiques et les charmantes images des anciens sites archéologiques font défiler sous nos yeux l’histoire du bassin méditerranéen.
Les fonds écrits tiennent également une large part : les lettres autographes de François de Salignac de la Mothe-Fénelon, grande personnalité du XVIIe siècle, transmettent l’envergure intellectuelle et la finesse politique de cet évêque pédagogue. Les touchants registres des enfants trouvés témoignent des pages difficiles de l’histoire cambrésienne mais aussi des stratégies sociales adoptées par les institutions de charité.
Une approche transversale par thématiques et des focus éditoriaux permettent à tout public de se plonger dans le patrimoine cambrésien et d’en découvrir les curiosités et les secrets. Une navigation classique par collection aidera les usagers avertis dans leur recherche. Avec trois regards différents – rencontrer, explorer, témoigner – par des accès multiples, Laborar propose au public un seul vrai chemin : entrer dans l’histoire et se laisser conduire.