Les 50 000 manuscrits de Tombouctou, « Classés au patrimoine mondial de l’Unesco, des manuscrits de Tombouctou (Mali) sont au coeur d’un important projet de conservation et de numérisation, soutenu par Rhône-Alpes et l’Institut national des sciences appliquées (Insa)de Lyon. »
Ce projet, bel exemple de coopération décentralisée dans le domaine culturel et patrimonial, n’est pas le seul sur cette mission : le projet « Mémoire du monde », programme de l’UNESCO visant la conservation et la diffusion des collections d’archives et de bibliothèque partout dans le monde, comporte un volet au mali sur les manuscrits de Tombouctou et est co-financé par le Luxembourg.
« Carrefour culturel entre l’Afrique blanche (Maghreb) et l’Afrique noire, et plaque tournante du commerce transsaharien par le passé, la région de Tombouctou était une capitale intellectuelle, notamment au XVe siècle, avec l’université de Sankoré, comptant 25 000 étudiants. On estime que près de 200 000 manuscrits sont conservés dans la région, en majorité dans des bibliothèques familiales, dont 54 000 dans les cinq bibliothèques de la ville. La région Rhône-Alpes, qui mène une politique de coopération décentralisée avec le Mali depuis vingt ans, va consacrer 100 000 euros à valoriser ce patrimoine africain. Maître d’œuvre de l’opération, l’Insa de Lyon, mobilisera des partenaires et ses ressources, dont les équipes de haut niveau du Laboratoire d’informatique en images et systèmes d’information (Liris) associant également le CNRS, deux universités de Lyon et l’Ecole centrale de Lyon. Le projet comprend notamment l’inventaire des manuscrits pluridisciplinaires, l’élaboration d’un catalogue, l’informatisation du réseau des bibliothèques et la sauvegarde de 50 000 manuscrits, avec la numérisation de 4 millions de pages. »
Ces documents écrits pour la plupart en arabe ou en fulani sont regroupés à l’initiative de l’UNESCO. Ces manuscrits remettent en question les conceptions obtuses de l’Afrique : On y relate qu’au XVe siècle la ville de Tombouctou avait à son actif 100 000 habitants dont 180 écoles et universités (avec la très célèbre université de Sankoré) comptant 25 000 étudiants qui recevaient un apprentissage de qualité aboutissant à l’obtention d’un diplôme reconnu. Y étaient enseignées des matières telles que l’astronomie, l’économie, le droit, les mathématiques, la poésie, la musique et bien d’autres activités introduitent dans le pays par les Arabes qui avaient reçu ces enseignements des Grecs (Aristote) qui s’étaient instruits auprès des prêtres noirs d’Égypte.
Il est important de préciser que d’autres manuscrits, certe moins nombreux, existe en Mauritanie, au Niger et au Sénégal.
Source La Gazette des Communes ; L’ UNESCO ; Le Monde Diplomatique ; Manuscrits africains anciens / Mohamed Saïd Ould Hamody , Ecole des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (EBAD), université Cheikh Anta Diop, Dakar.