Manuscrits de Tombouctou : où en est-on ?

Les manuscrits de Tombouctou,  « Classés au patrimoine mondial de l’Unesco » sont au coeur d’un important projet de conservation et de numérisation et  depuis leur exfiltration à Bamako en janvier 2013, au début de l’occupation de la ville de Tombouctou, les manuscrits anciens ne sont pas tombés dans des oubliettes. Au contraire, comme le témoigne le Dr. Abdoul Kader Haïdara, Président Exécutif de l’ONG Sauvegarde et valorisation des manuscrits pour la Défense de la Culture Islamique (SAVAMA-DCI).«Notre travail au quotidien, c’est à dire répertorier, nettoyer, classer, mettre en boîte et numériser les manuscrits, se poursuit à Bamako», indique-t-il. Mais la SAVAMA-DCI s’occupe également de la réhabilitation et de la reconstruction de nombreuses bibliothèques tombées en ruine pendant l’occupation…

Un large programme de réhabilitation a commencé depuis quelques mois. Il vient de donner ses premiers fruits, à savoir 12 bibliothèques complètement remises à neuf dans la ville de Tombouctou. Il s’agit des bibliothèques Zawiyat Al-Kunti, Al-Imam Al-Aquib, Sidi Igoumo, Moulaye Ahmed Baber du quartier Sankoré.

A Saraïkaïna, la SAVAMA-DCI a procédé à la réhabilitation des bibliothèques comme celles de Sidi Zeyane, de Hassey Boubakar et de Moumine Sanogo. A Badjindé, il y a eu celles d’Al-Moustapha Konaté et de Mahamane Abouba Idjé. Les bibliothèques de Moulaye Bouhaha de Djingareyber, Infa Yattara de Hamabangou et Mahamane Fondogoumo de Abaradjou ont aussi été réhabilitées.

La réhabilitation, explique le Dr. Abdoul Kader Haïdara, consiste à réparer les toitures, plafonds, sols, enduits, portes, fenêtres et murs fissurés. Ce premier travail a été fait avec l’appui financier d’un Projet Luxembourgeois dénommé MLI/015 «Manuscrits de Tombouctou».

D’autres projets de coopération privés ou étatiques sont au rendez-vous : La reconstruction de la bibliothèque Cheickna Boulkher de Sankoré, entièrement terminée est, quant à elle, financée par la Fondation Ford des USA. Cinq autres bibliothèques, Aboubacar Ben Saïd de Bellafarandi, Massoud Ben Aboubacar de Djingareyber, Sidi El-Miki de Badjindé, Alpha Youssouf de Kabara et Alpha Mahamane de la ville de Diré sont en cours de reconstruction avec l’aide de la République fédérale d’Allemagne.

De même, l’Institut des Hautes études et de Recherches Islamiques Ahmed Baba (IHERI-AB) est bénéficiaire de cet appui allemand pour réhabiliter son ancien bâtiment. Enfin, quatre autres bibliothèques sont aussi en cours de réhabilitation, cette fois-ci avec l’appui de l’UNESCO et de la MINUSMA. Il s’agit des bibliothèques Imam Essayouti de Djingaryber, Al-Wangari de Badjindé, Cadi Ahmed Baba Aboul Abass de Badjindé et Ahmed Boulraf de Badjindé également.

Concomitamment à ces travaux de bâtiment, la SAVAMA-DCI s’attèle à la conservation physique, à l’établissement des répertoires et à la numérisation des manuscrits anciens à Bamako. C’est ainsi qu’elle a entièrement terminé les manuscrits de neuf bibliothèques. Il s’agit premièrement de Aboubacar Ben Saïd, Zawiyat Al-Kunti et Alpha Mahamane de Diré, financées elles, par la Coopération Suisse.

Les bibliothèques Massoud Ben Aboubacar, Cadi Ahmed Baba Aboul Abass, Infa Yattara, Ahmed Boularaf, Sidi Zeyane et une partie des fonds de la bibliothèque Mama Haïdara ont été conservées grâce à l’aide la République fédérale d’Allemagne.

La Fondation Prince Claus des Pays-Bas a apporté son soutien pour l’établissement des répertoires en arabe et en français des manuscrits des bibliothèques Mohamed Assadek, Cadi Ahmed Baba Aboul Abass, Zawiyat Al-Kunti, Massoud Ben Aboubacar, Alpha Mahamane de Diré et Aboubacar Ben Saïd.

Les Allemands ont également financé les travaux courants de création des répertoires des manuscrits anciens de quatre bibliothèques, Ahmed Boularaf, Sidi Zeyane, Infa Yattara et une partie de ceux de Mamma Haïdara.

Quant à la numérisation, Dr. Haïdara indique que des opérations sont en cours, avec l’appui du Projet «MLI/015» et des Hill Museum et Manuscript Library des USA. La politique de numérisation permet de garder une copie numérique dans un autre lieu, plus sûr. Mais, précise-t-il. Bien sûr, ce travail se fait avec l’accord des familles propriétaires des manuscrits.

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Source : ONG – SAVAMA-DCI

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