Le Liban retrouve sa bibliothèque nationale

Une information majeure pour le livre et la culture au Liban : la Bibliothèque nationale du Liban (BNL) vient de rouvrir, le 6 décembre à Beyrouth dans un bâtiment neuf. Cette réouverture ne signifie toutefois pas encore l’accueil de tous les publics. Une cérémonie officielle a eu lieu le 5 décembre en présence du président de la République Michel Aoun, du premier ministre Saad Hariri, du ministre sortant de la culture Ghattas Khoury, et de l’ambassadeur du Qatar, pays qui a contribué au financement de l’opération avec un don de 25 millions de dollars (22 millions d’euros) en 2005 pour l’agrandissement et la restauration des locaux.

L’établissement était fermé depuis le début de la guerre civile, il y a 42 ans.

Fondée par Philippe de Tarazi en 1921, un intellectuel libanais, philanthrope et bibliophile, l’institution avait grandement souffert de la guerre civile entre 1975 et 1990 : bâtiment abimés, personnels en fuite, disparitions d’ouvrages.  Fermée par le gouvernement en 1979, elle est démantèlée et ses fonds sont transportés dans des bâtiments de l’UNESCO puis aux archives nationales avant de terminer dans un bâtiment privé d’un quartier (Sinn-el-Fil) de la capitale libanaise, où les collections était conservées dans des cartons. 

En 1998, un vibrant plaidoyer pour une Bibliothèque nationale du Liban est publié à Beyrouth, par l’Association des Antiquaires du Liban, sous la plume de Jean-Pierre Fattal. Un mouvement se dessine en faveur du projet.

La guerre terminée, ce n’est qu’en 1999 qu’est véritablement mise en place une feuille de route pour la renaissance de la BNL.

Une étude réalisée par la Bibliothèque nationale de France (BnF) et l’Union européenne débouche sur la mise à disposition de la Faculté de droit de l’Université libanaise à Beyrouth afin d’y installer les locaux définitifs de la BNL. Les livres sont transférés dans une zone franche du port de Beyrouth en attendant la rénovation des locaux. La suite est un parcours semé d’embûches : démissions du gouvernement, immobilisme politique, lenteurs administratives et désintérêt de la classe politique.

Grâce aux efforts et à l’investissement de spécialistes libanais qui travaillent d’arrache-pied, le projet continue tant bien que mal. Et en 2005, l’État du Qatar fait don de 25 millions de dollars pour la restauration et l’agrandissement des futurs locaux. Les travaux débutent en 2011 et s’achèvent en septembre 2017, date à laquelle le bâtiment est remis au ministère de la Culture.

Aujourd’hui la BNL rassemble une collection de 300 000 ouvrages. Cette collection représente un joyau de la littérature arabe, un véritable patrimoine littéraire et intellectuel qui participe au rayonnement culturel du Liban au niveau régional.

Le directeur général de la Bibliothèque, Hassan el-Akraa indiqué ne pas être en mesure d’accueillir dans l’immédiat visiteurs et chercheurs : « La bibliothèque ouvrira ses portes dans un mois ou deux, le temps que de nombreuses questions soient réglées, dont celle de la sécurité et de la formation d’un plus grand nombre de personnels ».  Un coût estimé à trois millions de dollars que la Bibliothèque nationale devra trouver … A suivre

https://www.bibliofrance.org/images/stories/88x31.pngBibliofrance.org

Source :BNL

Lire aussi :

La Bibliothèque nationale du Liban, Entre les aléas de l’histoire et l’acharnement de quelques-uns…

 http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2005-01-0048-012 

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